une chapelle
une famille !
carte postale de la chapelle Sainte Marguerite de Bellozanne
Si la chapelle Sainte Marguerite figure dans la dotation de 1198 accordée par Hugues III de Gournay aux Prémontrés de l’Abbaye de Bellozanne, l’édifice actuel est dû à l’impulsion du Père Henry BLAVETTE, grand réformateur et rebâtisseur de l’Abbaye, à partir de 1685.
C’est sous son égide qu’en 1701, le Père FERRAND, Prieur-Curé de la chapelle, obtint qu’après l’incendie du premier édifice en bois, on le reconstruisît en pierre. La première pierre de la chapelle actuelle fut posée le 20 août 1705.
Intérieurement, les murs furent ornés de panneaux sculptés, exécutés sur mesure par l’atelier des moines de l’Abbaye, en chêne du pays et représentant des scènes religieuses inspirées de tableaux contemporains, comme du peintre rouennais JOUVENET.
Peu à peu, toutefois, endettée par sa reconstruction, privée de terres par une contestation de l’étendue de la dotation de 1198, à court de moines, Bellozanne s’éteignait à la veille de la Révolution ; les désordres de l’époque allaient l’achever. L’Abbaye était abandonnée et en ruine en 1792.
Charles-Jean Certain
Après des vicissitudes, adjudications, folles enchères, ce qui restait des bâtiments de l’Abbaye, fut acquis en vente publique, en 1797, par Charles-Jean CERTAIN. Cet ancien Conseiller à la Cour des Aides à Paris était un ami du Père DUFOUR, dernier Prieur-Curé de Saint Marguerite, qui l’avait marié en 1792 à Elisabeth AMEIL dont la famille maternelle avait des attaches à MERVAL.
Une famille y prie depuis 200 ans.
Charles-Jean CERTAIN de BELLOZANNE (anobli par Charles X) prit grand soin de la chapelle qui devint celle du château qu’il fit construire en 1827 sur les superstructures de l’Abbaye. Léguant Bellozanne à son fils sous forme de majorat, il précise dans son testament les sommes à consacrer à son entretien et aux émoluments de son desservant. Charles-Jean CERTAIN fils ne survécut que quelques années à son père et c’est par sa veuve (née MORTIER de TREVISE) que le domaine, passant de fille en fille, parvint entre les mains de la Duchesse d’AUERSTAEDT (née Hélène ETIGNARD de LAFAULOTTE); les plaques mortuaires du chœur de la chapelle (où, dans la crypte, sont rassemblées les sépultures des châtelains) témoignent de cette filiation.
Elisabeth Ameil
Pour la chapelle, pendant tout ce temps, les périodes de fastes et de déshérences se sont succédées, essentiellement dues aux suites de trois guerres. De la guerre de 1939-1945 surtout, de l’occupation du château et de ses environs par les troupes allemandes puis américaines, de la dispersion de la famille des propriétaires, la chapelle a beaucoup souffert.
Elle était à nouveau proche de la ruine quand les descendants d’Hélène de LAFAULOTTE, Duchesse d’AUERSTAEDT, se sont réunis le 31 décembre 1981 en une association de la Loi de 1901, dite « Association de la Chapelle Sainte Marguerite de Bellozanne » pour en assurer la restauration et l’entretien.
Depuis près d’un quart de siècle, beaucoup d’efforts et de dévouements ont été tournés vers la chapelle. Fidélité des cotisants, générosité des donateurs, subventions bienvenues d’institutions publiques (DRAC, Conseil Général, Fonds Européens dans le cadre de LEADER +) (Les Vielles Maisons Françaises, Sauvegarde de l’Art Français), acharnement des administrateurs de l’association, tout à concouru à rendre aujourd’hui à la Chapelle Sainte Marguerite, pour son trois centième anniversaire et ses deux siècles de rayonnement dans la même famille, tout l’éclat qu’elle mérite.
Tant d’événements ont été célébrés à la chapelle, tant de baptêmes, de mariages, d’obsèques, de messes en souvenir des disparus, qu’elle est devenue le trait d’union d’une famille fort nombreuse.
Souhaitons que, comme leurs grands anciens, les jeunes générations s’attachent à préserver et à faire vivre cette chapelle.
ARCHIVES
Plan de l’abbaye de Bellozanne en 1760
J’ai fait récemment des recherches sur l’abbaye de Bellozanne et j’ai découvert un plan de l’abbaye datant de 1760. A ma connaissance c’est le seul plan qui existe de l’abbaye et j’ai pensé que ça pourrait intéresser la famille de l’avoir également. Miles FABIUS (petit-fils d’Oncle FRANÇOIS). 3 octobre 2011